Impact des mots

Nous savons tous que les mots que nous utilisons ont un impact sur notre compréhension et notre représentation. Le domaine des maladies cognitives ne fait pas exception à la règle.


C’est dans les années 1950 que furent développés de nouveaux traitements et de nouvelles approches dans le domaine de la santé mentale. Les premières tentatives pour nommer et documenter les maladies mentales et les troubles psychiatriques eurent lieu à ce moment (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders) (DSM).

Les termes cliniques, populaires ou courants encore utilisés de nos jours pour décrire les maladies cognitives sont lourds de sens et dépouillent la personne de son unicité et de sa dignité. Par exemple, le terme médical « démence » (dementia en anglais) est le terme défini dans le DSM-IV TR pour désigner l’ensemble des maladies cognitives. Dans la littérature française, ce mot signifie également : folie, relié au démon, aliéné, violent, déraisonnable… les maladies cognitives n’ont donc rien à voir avec ces termes/mots…

La branche gérontologique de la psychiatrie s’est développée un peu plus tard avec le vieillissement de la population et l’institutionnalisation (qui débuta dans les années 1970) des personnes aînées présentant des troubles cognitifs.

En employant des mots et des termes plus appropriés, nous évitons de catégoriser et d’identifier la personne seulement en fonction de sa maladie ou de ses symptômes. Nous nous efforçons de respecter sa dignité en la considérant dans sa globalité.

La manière dont nous traitons les gens qui nous entourent dépend de la manière dont nous les regardons. Notre langage est le véhicule de nos sentiments à leur égard.


En voici quelques exemples :


Termes non recommandés

Termes à privilégier

  • Démence;
  • dément(e).
  • Trouble neurocognitif;
  • atteinte cognitive;
  • maladie d’Alzheimer.
  • Être « Alzheimer »;
  • patient;
  • malade;
  • sénile.
  • Personne vivant avec une maladie cognitive;
  • personne vivant avec la maladie d’Alzheimer.
  • Errance/marcher sans but/fugue.
  • Besoin physiologique de bouger, de se dégourdir les jambes, de marcher;
  • chercher quelqu’un, quelque chose ou chercher un endroit;
  • vouloir retourner chez soi, dans sa maison, dans son foyer d’origine, retrouver les siens.
  • Gardiennage/faire garder.
  • Répit/ accompagnement.
  • Couches.
  • Culottes d’aisance;
  • culottes d’incontinence;
  • vêtement de protection;
  • culottes pour adultes.
  • Agressivité/troubles du comportement;
  • agitation;
  • faire des caprices;
  • un violent.
  • Décrire le comportement;
  • avec l’approche centrée sur la personne, il est important de comprendre que l’expression des comportements ont une signification et qu’ils servent à communiquer des besoins et inquiétudes des personnes vivant avec un TNC.
  • Retourner en enfance.
  • Décrire le comportement;
  • faire attention de ne pas infantiliser la personne. Même si elle peut avoir des comportements qui ressemblent à ceux d’un enfant, cela ne veut pas dire qu’elle est retourner en enfance.

Source : Société Alzheimer de Québec